RSS
RSS



 

Partagez | 

Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan)
No matter what we breed, we still are made of greed

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Walker
Big fluffy plushy
Aaron Donovan
Aaron Donovan
Watch this madness burning out the way

Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan) 629416a6e817d846472c81b2e9e596f0da312b13
Sur l'île depuis : 1994
Situation maritale : Célibataire
Job : Médecin légiste
Alignement : Neutre
Copyright : Loudsilence
DCs : Ciaràn A. O'Doherty
Messages : 3
Date d'inscription : 22/12/2021
WalkerBig fluffy plushy
Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan) _
MessageSujet: Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan) ★ Sam 25 Déc - 18:20
Oh, Mama, I've been years on the lam

▼▲▼

Bientôt six mois…Ça peut sembler long, à beaucoup de gens. Ça peut sembler une éternité pour un walker comme moi, dont la vie est plus courte que la moyenne. Cependant, pour un walker immortel (damn you Alan), ce n’est rien. A peine une poussière dans le sablier de l’éternité. Et six mois depuis la mort d’un être cher…C’est une douleur continue qui arrache à chaque fois un nouveau lambeau de mon cœur quand je repense à lui. Que ce soit des bons souvenirs ou ceux, horrifiants et tragiquement douloureux, de sa mort, la réaction est la même quoi qu’il arrive. J’ai tenté de me faire une raison: Il allait mourir avant moi de toute façon. Il aurait pu mourir bêtement en ratant une marche. Ce n’est pas comme si c’était la première personne importante dans ma vie à laquelle je tenais. Ça nous pendait au nez, à défier la loi comme ça…Cette dernière pensée, c’est la plus terrible. Dans le fond, c'est là le nœud du problème, le cœur de cette souffrance qui me bouffe chaque jour un peu plus, et qui, si je ne fais rien pour l’endiguer, finira par me détruire de l’intérieur: je me sens coupable de ce qui est arrivé.

Ce n’est pas comme si je ne savais pas qu’une telle pratique était illégale dans l’Ontario. Au contraire, j’avais déjà vu un corps atterrir dans ma morgue à cause de ça, même si personne n’osait appeler les choses comme elles sont. Seulement, anticonformiste, libertaire et libéré comme je suis, j’ai senti des atomes crochus avec cet homme, je l’ai senti réceptif, alors j’ai poussé le jeu. Un peu loin. Trop, peut-être. Si je n’étais pas entré dans sa vie, il aurait probablement continué à vivre sa vie tranquillement, à gravir les échelons de la police avec brio tant il était doué dans son travail. Si humble dans sa façon de faire, à ne jamais prendre toute la lumière, comme si cette dernière l’effrayait. Maintenant je l’envisage un peu mieux. Je l’envisage d’autant plus que j’ai perdu la seule personne qui aurait pu me pousser à me calmer. Aussi adorable et humble était-il, il avait son caractère (c’était le minimum pour me supporter faut dire) et il avait cette façon de tourner ses arguments qui les rendent inattaquables…Il savait comment faire pour me pousser à ravaler ces pulsions autodestructrices qui m’animent par moment. Aujourd’hui il est six pieds sous terre, je ne sais même pas où il a été enterré, et même si je le savais, je ne pourrais pas y aller.

Six mois que j’ai quitté le Canada sans rien dire. De toute façon, qu’est-ce que j’aurais dit? “Au fait, je me casse, je viens de massacrer les types qui ont tué votre inspecteur, you’re welcome”...? J’ai une case en moins, mais pas à ce point-là. J’ai vadrouillé un moment à travers les Etats-Unis, puis je me suis rendu à l’évidence, j’ai besoin de voir ma mère. Je ne sais pas ce que je lui dirais, elle est au courant de ma relation avec Daniel, mais elle n’est pas au courant de ce qui lui est arrivé. En vérité depuis six mois, elle n’est plus au courant de grand-chose. Moi qui lui écrivais toutes les semaines, depuis cette soirée fatidique, mes lettres ont été beaucoup plus éparses et drastiquement raccourcies. Une part de moi voudrait tout lui raconter, mais d’un autre côté, je ne souhaite pas l’accabler avec cela. Avec ma douleur, ma peine, ma violence. Alors c’est direction le Royaume-Uni.

Je ne l’ai pas prévenu de mon arrivée, me disant que la surprise pourrait émousser sa capacité de perception (espoir futile). Bon, on ne va pas se mentir, j’espère ne pas trop croiser Melchior, ni mes soeurs adoptives, aussi adorables soient-elles je ne suis pas en état pour ça. Aussi, quand c’est le visage de ma mère qui m’accueille une fois la porte ouverte, c’est un grand sourire qui n’atteint pas vraiment mes yeux bleus qui prend place sur mon visage.

“My dear mother, still as radiant as ever!” dis-je en prenant sa main pour la faire tourner sur elle-même.

Moi, essayer de noyer le poisson? Mais non voyons.

CODAGE PAR AMATIS

Revenir en haut Aller en bas
Witch
Lost my spells book again.
Elizabeth Donovan

Liens & Rps
Liens principaux:
Liste de rps:
Elizabeth Donovan
Watch this madness burning out the way

Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan) Ebc92763ed5779746cdeaba1c8da3d1ddd498f77
Capacité particulière : Arboreas
Sur l'île depuis : 2016
Situation maritale : Célibataire, certainement veuve.
Job : Herboriste / Médecin
Communauté : /
QG : Coeur d'Albion
Alignement : Neutre
Copyright : Gold.Wyvern
DCs : Riley O'Doherty ★ Alec Gudrunarson ★ Esther McGuinness ★ Lyov Van Wesel ★ Zebadiah H. Dockery ★ Nyx Somerset ★ Archibald « Eros » Rossi
Messages : 12
Date d'inscription : 28/11/2021
WitchLost my spells book again.
Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan) _
MessageSujet: Re: Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan) ★ Dim 26 Déc - 18:44

I know it hurts. It's hard to breathe sometimes. These nights are long, You've lost the will to fight. You are not alone, I've been here the whole time singing you a song : I will carry you.


circa. 1901 ★ @Aaron Donovan

Le matin avait été brumeux, comme à sa bonne habitude. Elle s’était réveillée, seule pourtant, ce qui dénotait franchement de sa routine, se retrouvant enroulée, gelée dans les draps froids. Fait étrange et incongru pour beaucoup, elle était de ceux qui était glacée jusqu’à l’âme lorsqu’il n’était pas là. Là où sa peau aurait paru froide, elle lui rendait toute chaleur, la brûlait jusqu’à la moelle, la laissant enfiévrée et béate. Un regard suffisait. Une caresse. Elle avait conscience de vivre une sorte de rêve dont elle refusait de se réveiller - quand bien même ce n’était pas rose tous les jours. Elle était chanceuse. Elle le savait. Pouvoir se réveiller chaque matin avec l’être aimé, pouvoir l’embrasser, le toucher, pouvoir savourer leur quotidien et cela depuis plus de soixante ans - oui. Elle était plus que chanceuse. Peut-être était-ce pour cela qu’elle se comportait comme une enfant gâtée, rechignant à se lever malgré l’heure qui s’étirait, malgré le froid qu’aucun feu n’aurait pu réchauffer. Non. Il était parti, voilà un moment, et la maison lui semblait affreusement silencieuse. Là où elle aimait la solitude habituellement, elle l’abhorrait ce matin et n’avait aucune digne envie d’affronter le monde - d’autant plus que ses filles non plus, n’étaient pas là. La journée aurait peut-être pu être plus belle à ses yeux si elle s’était attendue à une lettre de son fils prodigue mais - elle s’était faite une raison - les nouvelles pleuvaient rarement dernièrement. Sûrement était-il occupé. Tant mieux, en un sens. Et pourtant …

Pourtant, Elizabeth fronce les sourcils. Non. Définitivement, quelque chose ne va pas. Soupirant, étalée de tout son long sur le matelas, elle finit par rouler sur elle-même, manquant de se casser la figure, pour finalement se redresser et se lever, emportant les couvertures avec elle. Elle a besoin d’un thé. Un thé chaud, un thé revigorant - agrémenté de tartines avec de la confiture ou, mieux encore, du miel. Le miel soigne tous les maux, disait son père, qu’ils soient visibles ou non. Si elle savait, c’est plus d’un kilo de miel dont elle va avoir besoin sous peu. Mais en attendant, elle se contente de se vêtir convenablement et trouver le chemin de la cuisine, saluant les spectres, les plantes, les fées et les korrigans. En attendant, elle tente d’ignorer ce qui commence insidieusement à la prendre au cœur - ce qu’elle mettrait habituellement sur le compte de l’absence de Melchior. Habituellement. Pas aujourd’hui.

* * *

Elle ne sait pas ce qui la pousse à aller sur la terrasse, sa tasse de thé chaude à moitié vide à la main. L’instinct ? Elle regarde le ciel, gris, triste, elle regarde l’herbe, humide, en pleurs, et elle songe soudain que ce jour est parfait pour un drame. Pensée morbide ou non, Elizabeth est bien trop sensible à son art et c’est peut-être pour ça qu’elle se fige soudainement. « No. » Elle hoquète soudainement, la peur devenant plus insidieuse et elle laisse son regard avide de détails - n’importe lequel - se perdre sur sa prairie verte, sur le lac qui, au loin, a des airs d’autre monde. Mais rien. Rien si ce n’est une brise, et son estomac se contracte un peu plus. Faisant volte face, elle se voit gravir les mètres qui la sépare de la petite remise où elle y fait sécher ses plantes, ignorant le froid, son châle pour toute armure. Fébrile, elle se voit cueillir sa sauge avant de repartir, agitée, chercher dans son fatras les runes gravées dans l’os - ogham vieux comme le monde, œuvre de Morrigan -, l’aube terminant de se lever avec paresse.

Elle n’en fait rien. A la place, elle fait demi tour, ses pas résonnant sur le sol, ses mains venant se poser sur la poignée. Et, alors qu'elle ouvre la porte dans un état second, tout se fige. Peut-être que ses visions sont en retard. Peut-être sont-elles juste à l’heure. Dans tous les cas, c’est un air indescriptible qui se peint sur ses traits - mélange d’étonnement, de peur, de soulagement. Parce que devant elle, se tient l’improbable.

Aaron ? » Sa voix, émue, se perd tandis qu’elle contemple son fils - son fils qui tente un sourire, un sourire qui n’atteint pas ses yeux. Et en son ventre, un nouveau noeud qui se serre. Oh par les dieux. « ... Come inside. » Elle s’écarte alors qu’il tente un trait d’humour. Depuis combien de temps ne l’a t-elle pas vue ? Son cerveau cherche la date exacte, elle ne lui laisse pas le temps de trouver. A la place, elle prend la main - cette main d’homme si grande - le tire dans la chaleur du foyer, la porte se refermant toute seule par ses capacités télékinésiques. « Do you want some tea ? » Elle se retourne vers lui, l’observe à nouveau. Son fils. Son grand garçon. Son fils devenu homme il y avait bien longtemps de ça, qui paraissait pourtant éteint. Et puis, comme d’habitude quand il s’agit de lui, elle sent son coeur fondre. Et dans ses yeux de pervenche, c’est toute la tendresse du monde qui reprend place, tandis qu’elle vient simplement le prendre dans ses bras. Comme pour chasser un chagrin. Qu’importe qu’elle soit plus petite que lui d’une bonne dizaine de centimètre. « I thought you were in NOLA. » Murmure t-elle, avant de se détacher et venir poser ses mains sur ses joues, caressant ses dernières, rugueuses - comme lorsqu’il était jeune adulte. Comme avant. « What do you need, my son ? What happened there ? .. No. Wait. Let’s find the couch and those warm blankets first. Then I will listen to you. »

CODAGE PAR AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas
https://awakened.forumactif.com/t75-elizabeth-donovan-until-we-g
Walker
Big fluffy plushy
Aaron Donovan
Aaron Donovan
Watch this madness burning out the way

Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan) 629416a6e817d846472c81b2e9e596f0da312b13
Sur l'île depuis : 1994
Situation maritale : Célibataire
Job : Médecin légiste
Alignement : Neutre
Copyright : Loudsilence
DCs : Ciaràn A. O'Doherty
Messages : 3
Date d'inscription : 22/12/2021
WalkerBig fluffy plushy
Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan) _
MessageSujet: Re: Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan) ★ Sam 15 Jan - 19:25
Oh, Mama, I've been years on the lam

▼▲▼

Visiblement, mon trait d’esprit (en plus d’un compliment à ma chère mère) a fait un flop total. pas un mot qui n’adresse ce que j’ai pu lui dire en arrivant. En face de moi, rien que ses yeux, émus, surpris. Ca, je le comprends, je ne l’ai pas prévenu et après avoir disparu de sa vie (littéralement) pendant des décennies, me revoir lui amène toujours une émotion particulière, tout comme chez moi. La revoir a toujours ce goût d’impossible qui devient possible. Quelque chose que je me suis refusé pendant des décennies par…peur. Par simple peur qu’elle voit ce que je suis devenu, qu’elle sache que quoi qu’il se passe, elle me survivra, car je n’avais pas une longévité comme la sienne (jusqu’à une intervention d’Alan, mais passons). Alors aujourd’hui, même si rester en permanence avec elle ne me conviendrait pas non plus (notamment parce que bonjour elle vit avec deux vampires entre autre chose), la revoir est toujours une occasion. Dommage qu’aujourd’hui n’en soit pas une pour la célébration.

J’entre dès que j’y suis invité, suivant les pas de ma mère par la main qu’elle tient dans la sienne. Bien heureusement, avant qu’elle se décide à se laisser aller à sa propension à fermer les portes sans les mains, comme elle le fait souvent. San attendre, elle me propose du thé, et sans me départir de mon sourire, quelque peu éteint malgré tous mes efforts, je réponds, sans même y réfléchir réellement.

“Do you have any scotch? The journey has been long and I crave something a bit stronger.”

Qu’importe qu’il soit peut-être encore un peu tôt pour un verre d’alcool aussi fort. Une simple habitude de fin de journée qui est devenue une habitude à n’importe quelle heure de la journée. Liquid courage, disent certains. Liquid cowardice, à mon avis. Tout pour simplement…oublier ce qu’il s’est passé il y a six mois. Le temps d’une journée, d’une heure, d’une minute…Si j’étais un peu plus dans mon état normal, j’aurais réfléchi, calculé mes actions, fait en sorte que rien, rien du tout, ne trahisse mon état d’esprit. Or, depuis six mois, ce sont mes instincts (bien plus que ma raison) qui gouvernent mes actions. Rien n’est réellement rationnel, à présent. Tout ce que je fais, c’est pour répondre à un besoin dans l’instant, et la plupart, mon besoin se résume à une chose: oublier. Enfouir au plus profond ces souvenirs et cette douleur qui leur est associée.

Il me faut toute la force morale du monde pour ne pas simplement m’écrouler, là, dans ces bras si maternels, si aimants, si chaleureux. Heureusement, elle me pose une question, permettant à mon esprit de se focaliser sur autre chose.

“Oh I was, I was. I just didn’t stay very long. Didn’t feel like it.”

Un pieu mensonge. Oui je suis passé par NOLA, comme je l’ai dit à ma mère. J’ai même viser la date du Mardi Gras pour profiter des festivités et forcer mon esprit loin de la tragédie. Rien de ce que j’avais prévu n’est arrivé. Chaque minute passée là-bas, je ne cessais de penser à ce qu’Il pourrait dire de cette tradition, qui aimait tant découvrir de nouvelles choses…Je suis reparti plus endeuillé que jamais. Mais ce n’est pas pour cela que je viens. Oui, j’ai besoin du réconfort de ma mère, mais je ne veux pas lui infliger ma douleur et ma peine, pas aussi crûment. Elle n’a pas besoin que cela vienne entacher ce bonheur qu’elle s’est construit avec Melchior ici, dans ce manoir. Elle mérite d’être heureuse, après tout ce qu’elle a vécu. Je n’ai pas le droit de venir lui gâcher tout cela. Alors quand elle me demande ce qui ne va pas, je réponds, après un faible rire amusé en l’entendant déjà s’agiter comme un beau diable, prenant ses mains dans les miennes et les serrant doucement.

“Nothing’s wrong Mama. I just wanted to pay you a visit, it’s been so long. So just the couch will be enough. I run hot enough, I don’t need the blankets.”

Je ne veux pas déballer tout ce qui ne va pas dans ma vie, pas comme ça, pas maintenant. Je veux juste…profiter de sa présence…Juste un instant, pour oublier, l’espace d’un moment.

CODAGE PAR AMATIS

Revenir en haut Aller en bas
Witch
Lost my spells book again.
Elizabeth Donovan

Liens & Rps
Liens principaux:
Liste de rps:
Elizabeth Donovan
Watch this madness burning out the way

Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan) Ebc92763ed5779746cdeaba1c8da3d1ddd498f77
Capacité particulière : Arboreas
Sur l'île depuis : 2016
Situation maritale : Célibataire, certainement veuve.
Job : Herboriste / Médecin
Communauté : /
QG : Coeur d'Albion
Alignement : Neutre
Copyright : Gold.Wyvern
DCs : Riley O'Doherty ★ Alec Gudrunarson ★ Esther McGuinness ★ Lyov Van Wesel ★ Zebadiah H. Dockery ★ Nyx Somerset ★ Archibald « Eros » Rossi
Messages : 12
Date d'inscription : 28/11/2021
WitchLost my spells book again.
Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan) _
MessageSujet: Re: Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan) ★ Dim 8 Mai - 19:46

I know it hurts. It's hard to breathe sometimes. These nights are long, You've lost the will to fight. You are not alone, I've been here the whole time singing you a song : I will carry you.


circa. 1901 ★ @Aaron Donovan

Elle se souvient encore du temps béni où elle le berçait contre elle, sa peau contre sa poitrine, son souffle dans ses boucles, son cœur lui murmurant des chants, ses mains mimant des contes, ses lèvres fredonnant les berceuses que son père lui avait offertes bien longtemps auparavant. Lors des après-midi de printemps et d’été, elle le lançait dans l’immensité du ciel en riant, lui les bras écartés comme les anges, tout sourire et fossette, avant qu’elle ne le rattrape et ne recommence. Elle se souvient du temps où il courrait dans les herbes folles avec sa soeur, à chasser les musaraignes, à ramener tout un tas de bestioles, les pieds sales mais le bonheur aux lèvres, les vêtements boueux ou plein de pollen. Grâce avait été la pire, avec ses opossums qu’elle avait fini par rendre immortels pour avoir la paix. Elle se souvient des tours que les deux pouvaient lui faire, en grandissant, leurs yeux espiègles luisant d’un rire dont seuls les murs se souvenaient encore avec exactitude - et elle tombait dedans, souvent, par mégarde comme pour leur faire ce bon plaisir. Elle se souvient des légères querelles lorsqu’ils étaient adolescents, celles qui ne duraient jamais bien longtemps, de leur envie de parcourir les chemins comme elle à leurs âges, alors qu’ils se disaient prêts pour affronter le monde et ses mystères. Elle se souvient du matin où ils étaient partis l’un après l’autre, elle se souvient d’avoir retenu ses larmes avec plus de mille recommandations. Elle avait épié les nouvelles, angoissée, mais de cette fierté immense qu’elle avait ressentie tout au long de leur apprentissage. Tout cet amour qu’elle pensait ne plus jamais ressentir après celui dont elle était tombée amoureuse jadis, qui deviendra pourtant son époux quelques années plus tard. Elle se souvient des larmes de la peine ayant ravagé son visage lorsqu’elle avait appris pour Grâce, elle se souvient du sort funeste qu’elle avait offert au village, la malédiction qui courrait encore d’ailleurs, puis d’avoir prié la mort en apprenant la disparition du seul enfant qui lui restait.

Elizabeth observe les traits de son fils avec douceur. Tant d’années étaient passées, tant d’aventures et d’émotions nouvelles, bien que le deuil n’avait jamais été totalement fait. Quand son fils lui était revenu, alors que la peine lui rongeait toujours le coeur, elle était restée muette d’émotions, avant de l’attraper et le serrer contre elle, les larmes dévalant ses joues en cascade, son corps ancré contre celui de l’homme qu’il était devenu, beau et fort, l’image du fier Phoebus qu’était jadis son propre père, ses lèvres murmurant son prénom en boucle, ses mains refusant de le lâcher. Plus tard, lorsque les émotions étaient redevenues vivables et que le temps de la discussion était passé, lorsqu’il avait été pour lui le temps de repartir et malgré la douleur d'être séparée de lui à nouveau qui s’imposait, elle lui avait fait promettre de revenir. Mais il leur avait fallu du temps - elle pour accepter qu’il n’avait plus besoin d’elle et qu’il était somme toute libre d’aller où il le souhaitait sans lui rendre de compte, lui pour accepter le fait qu’elle avait continué sa vie et que, bien qu’elle avait désormais d’autres enfants - de coeur plus que de sang, il serait toujours gravé dans son âme avec cette place privilégiée qu’il avait toujours possédé de droit.
Tant d’années l’un sans l’autre et pourtant, le lien qui les avait liés à son premier cri était toujours là. Vieilli, et quelque peu poussiéreux, certes. Mais il n’avait pas fallu longtemps à Elizabeth pour le polir, et lustrer, le faire briller à nouveau. Parce que, somme toute et malgré les ans passés, son fils était - et restera - toujours son fils. Et il n’avait pas changé. Toujours le même sourire. Le même rire. La même mimique lorsqu’il mentait. La même lueur triste dans ses yeux qu’elle détecte aujourd’hui car elle peut entendre son coeur pleurer. Combien de mois ne l’a t-elle pas vu ? Elle oublie. Tout focalisée qu’elle est sur lui, elle n’a désormais plus qu’une idée, le drapper dans une couette, le serrer à nouveau contre elle, lui dire que tout ira bien.

Of course. » Elle répond pourtant à voix basse, ses yeux cherchant des réponses dans les siens, plus inquiets encore qu’auparavant suite à sa demande, ses sourcils se fronçant doucement comme à chaque fois qu’elle sent quelque chose se distordre. Cependant, elle n’ajoute rien. Non. Elle se contente d’un pas de recul, légèrement, hésitant, avant de lui désigner doucement la banquette dans laquelle elle aime se lover avec un livre - qui lui sera sûrement plus agréable à l’odeur que le reste du mobilier. Se détournant, elle s’en va chercher l’alcool désiré dans le placard du large buffet attenant, avant d’attraper le petit marche pied de bois que Melchior lui a fait pour qu’elle puisse atteindre les verres, situés en hauteur derrière une vitre.
Là, à quelques mètres de lui, elle déglutit silencieusement, tandis que son cerveau miroite déjà toutes les possibilités qui expliqueraient son retour, et elle ferme les yeux un instant, la tristesse redevenant visible sur ses traits. Il a le droit de ne pas vouloir lui dire et elle le sait. C’est juste … difficile à admettre.

So … you didn’t like NOLA ? » Elle se force à reprendre, la surprise sincère dans la voix, avant de se retourner de nouveau vers lui, les verres dans une main, la bouteille de scotch dans l’autre. Son cerveau tourne toujours à vive allure, mais elle essaie de rester calme en façade et, tandis qu’elle revient s’installer à ses côtés, elle se remémore ses propres souvenirs. La Nouvelle Orléans était le lieu où elle avait atterri - le lieu où ses pieds l’avaient amené - après qu’Alan ne l’ai rendue immortelle, alors qu’elle avait attenté à sa vie après avoir cru ses deux enfants disparus à jamais. Plus exactement, elle avait quitté l’Ecosse pour se retrouver elle ne savait comment dans le Bayou. Mais qu’importait. Elle y avait fait de formidables rencontres et, grâce à elles, avait pu commencer sa lente guérison.
« I lived out there a few years. Did you meet someone called Sanama ? She is a good friend of mine. »
Elle n’avait pas revue sa vieille amie depuis un long moment mais elle espérait toujours qu’elle allait bien. Enfin. Elle lui demande toute cela en débouchant la bouteille de scotch, avant de lui servir un verre puis remplir quelque peu le sien. Pourtant, elle le ne porte pas tout de suite à ses lèvres, non. Reposant le tout sur la petite table basse, elle tourne quelque peu vers lui et, à nouveau, après une petite hésitation, termine par l’enlacer à nouveau, ses bras venant caresser doucement son dos. « I’m sorry, I have missed you. I am happy to see you again. Welcome home, my son. » Ainsi, elle parvient de nouveau à sourire quelque peu, un sourire ému, avant de se retirer après un instant. « I forgot you were that warm. So … will you be staying here a bit ? I will be alone for a time so … » Une façon comme une autre de lui dire qu’il ne sera pas gêné par l’odeur de Melchior, bien qu’il s’y soit fait à sa manière. « You know that your room is always ready if you want » elle rajoute, plus doucement, le couvant des yeux, avant de prendre son verre et le lui tendre. « Here to your return. … When you will be ready, I would love to listen to your last adventures. »

CODAGE PAR AMIANTE

Revenir en haut Aller en bas
https://awakened.forumactif.com/t75-elizabeth-donovan-until-we-g
Contenu sponsorisé
Watch this madness burning out the way

Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan) _
MessageSujet: Re: Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan) ★
Revenir en haut Aller en bas
 

Oh, Mama, I've been years on the lam (Elizabeth Donovan)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
The Awakened :: A l'intérieur des terres (rp) :: Par delà la Brume-
Sauter vers: